« J’ai deux femmes dans ma vie, affirme Michel Drucker : Dany Saval, mon épouse, que je connais depuis quarante ans, et Françoise Coquet, ma coproductrice depuis 1973! » Celle qui signe « Champs-Elysées » et « Vivement dimanche » avec l’animateur est la productrice la plus mystérieuse du PAF (paysage audiovisuel français).
On ne la voit jamais, on ne l’entend jamais, elle refuse les entretiens avec les médias. « Elle est réservée, pudique et déteste parler d’elle, confie Michel Drucker. Elle estime que donner des interviews n’est pas son rôle, mais le mien puisque je suis devant la caméra! »
Les associés sont nés le même jour, comme des jumeaux, le 12 septembre 1942. Au Studio Gabriel, leurs bureaux sont à 10 m l’un de l’autre. « On s’est connus en 1965. Je rentrais à la télé. Elle était alors monteuse de Bonne Nuit les petits. On terminera notre carrière ensemble. Nos modèles sont Maritie et Gilbert Carpentier », confie encore Drucker. « C’est une personne humaine et professionnelle, elle est déterminée mais comprend les gens, complète Dominique Colonna, qui réalise Vivement dimanche. Elle a des idées, accepte la contradiction mais sait très vite ce qu’elle ne veut pas. Pour choisir les artistes, gérer leur humeur, il faut une forte personnalité. »
Françoise Coquet sécurise l’impatient et anxieux Michel Drucker. Elle sait mettre les bornes là où il a du mal à dire non à des artistes en relation de longue date avec lui et qui souhaitent être invités alors qu’ils ne sont plus dans la lumière. « Elle me gendarme, elle sait dire non avec des arguments professionnels irréfutables », admet-il. « C’est une femme organisée, avec son franc-parler. Une des dernières grandes productrices», commente Dominique Segall, attaché de presse des stars, notamment Dany Boon, invité de « Champs-Elysées » ce soir.
Côté perso, on saura seulement que Françoise Coquet aime la peinture, l’architecture et la littérature américaine, notamment Truman Capote et Douglas Kennedy. Si elle n’avait pas été productrice, elle aurait aimé être décoratrice d’intérieur. Comme son alter ego, elle est folle de boulot. Pas un week-end sans qu’ils s’appellent. Lors de leurs vacances — tous deux ont une résidence secondaire en Provence —, ils ne passent pas dix jours sans se voir! « On pense souvent la même chose au même moment. Elle est la sœur que je n’ai pas eue », conclut Drucker.
INTERVIEW PARUE DANS LE PARISIEN (NOVEMBRE 2011)