Interview

Michel Drucker : Anquetil ? La classe !

Journaliste sportif dans les années soixante, Michel Drucker a bien connu Jacques Anquetil. Il sera présent pour l’inauguration, le 11 juin, de l’exposition consacrée par la CREA au champion cycliste. Rencontre avec le célèbre animateur de télévision.

Que représente Jacques Anquetil pour vous ?

Jacques Anquetil, c’est l’idole de mon enfance, de mon adolescence. Et puis j’ai réalisé le rêve de ma vie, quand je suis entré à la télévision, en 1964, et que j’ai pu le rencontrer l’année suivante. Il était avec Raphaël Géminiani.

Plus tard, il est devenu consultant, avec Robert Chapatte. Jacques était un grand copain de Robert, de Fernand Choisel aussi, qui travaillait à Europe 1. C’était un très bon consultant.

 

Parlez nous du coureur…

C’était la classe à l’état pur ! Jacques c’était un monstre sacré, un coureur d’exception. Il avait une science de la course, il savait souffrir, encaisser et avait une capacité de récupération phénoménale. Un type très intelligent !

 

Son rapport avec le public n’a pas toujours été simple…

Je ne l’ai jamais connu froid. Jacques ne se dispersait pas. Il ne faut pas oublier que lorsque l’on est très populaire (c’est pareil pour un chanteur), le public vous accapare et vous pompe de l’énergie. Et Jacques voulait absolument se protéger.

 

Comment êtes vous devenu cycliste ?

Après le Tour de France gagné par Greg Lemond en 1989, j’avais déjà 48 ans, j’ai voulu découvrir le vélo. Antoine Blondin, qui était présent, un de ses derniers tours, m’a dit : « Toi qui reçois le dimanche des chanteuses et des chanteurs bidons, le Tourmalet tu ne le monteras pas en play-back. » Il avait raison !

 

Une anecdote, un souvenir sur le Tour ?

En fait, mes souvenirs du Tour c’est surtout les « lâchés », les malchanceux. C’était ma tâche lors de mon premier Tour. A la fin de l’étape, dans l’émission de Chancel, je rendais hommage à l’un des derniers, de ceux qui terminent juste dans les délais.

 

Vous irez sur le Tour de France 2012 ?

Je vais essayer.

Un pronostic pour cette édition ?

Schleck ! S’il n’y a pas Contador. C’est au tour d’Andy Schleck, si son frère l’aide bien et s’il a une bonne équipe.

 

Quels sont vos projets ?

Continuer à faire de la télévision au plus haut niveau, à faire de la radio tous les jours, et parcourir 3 500 à 4 000 kilomètres par an à vélo même si maintenant je roule comme un cyclo.

 

Un dernier mot sur Jacques Anquetil ?

Quinze jours avant sa mort à la clinique Saint-Hilaire à Rouen, avec Robert Chapatte, il nous a fait entrer. Il était encore plus mince que d’habitude, la maladie le rongeait. Il a soulevé la couverture, a montré ses jambes, toutes fines, même si il avait de toutes petites cannes, Jacques. Et, à ce moment, il a dit : « Ce contre-la-montre-là, je vais le perdre. »

 

Retrouvez l’intégralité de cette interview sur le site www.la-crea.fr

 

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