« Illustres Normands saison 2 » : tout l’été, quarante-trois dessins et portraits de Normands sont exposés à l’abbaye aux Dames, de Caen. Dont celui d’Abraham Drucker. Son fils Michel les a inaugurés hier soir.
Le Normand manque d’estime de soi. Trop modeste. Trop discret. Et pourtant, ces terres de Normandie à l’herbe grasse et aux plages immenses ont généré bien des hommes et des femmes de talent.
En 2011, pour le 1 100e anniversaire de la Normandie, Jean-Jacques Lerosier, notre confrère, à la plume, et Emmanuel Chaunu aux dessins ont retrouvé quarante Normands entrés dans l’histoire, la petite et la grande. Depuis Guillaume le Conquérant, roi d’Angleterre, à Jacques Prévert, le poète de Paname qui avait adopté La Hague.
Parus dans Ouest-France, édités dans un hors-série, ils ont été exposés tout l’été dans le cloître de l’abbaye aux Dames, siège du conseil régional. 30 000 Normands et touristes ont slalomé d’un dessin à l’autre, lisant scrupuleusement tous les textes. Ces visiteurs repartant le sourire aux lèvres devant la drôlerie de Chaunu et les petites histoires parfois inédites de Lerosier. C’était la saison 1. Laurent Beauvais président de la Région est heureux « que les quarante premiers Illustres Normands voyagent maintenant à Rouen, Cherbourg peut-être Argentan ».
Tous les villages et virages
En creusant un peu plus dans les mémoires, archives et manuels d’histoire, Jean-Jacques Lerosier et Emmanuel Chaunu ont retrouvé quarante-trois autres hommes et femmes nés ici ou devenus normands de coeur. C’est la saison 2 à dévorer jusqu’au 23 septembre au même endroit.
Marguerite Duras de Trouville-sur-Mekong, Jean Gabin de l’Orne, Édith Piaf de Falaise, Jean-François Millet, le peintre de L’Angelus, de Gréville, Paul Cornu, le Lexovien pionnier de l’hélicoptère… sont de ceux-là. Et Abraham Drucker, le bon médecin de Vire aimé de ses patients.
Hier soir, son fils Michel a pris son hélicoptère, lointain héritier de ceux de Cornu, pour dire son émotion et sa reconnaissance qu’on parle de son papa « à côté de Mendès France et d’Alphonse Allais ». Intarissable, il a évoqué longuement cette Normandie où il est né et dont il connaît « tous les villages et virages ». Et… les lycées de Caen à Honfleur d’où il se faisait renvoyer décrochant son « seul diplôme de… sténo-dactylo, rue de Bretagne à Caen ».
Tout ici lui rappelle sa famille. « Je suis un Français de sangs mêlés », a redit le célèbre animateur de télévision. Son père Abraham, né en Autriche en 1903, a étudié la médecine en Roumanie et obtenu la nationalité française en 1937 à Vire où est né Michel en 1942. « Finalement, j’aurais aimé être médecin de campagne et accoucher les femmes dans les fermes, comme lui. »
Michel Drucker a promis qu’il présenterait un jour une émission en direct du Mont-Saint-Michel avec de nombreux artistes et vedettes. Emmanuel Chaunu, que Michel Drucker invite à croquer les invités de son émission Vivement dimanche, pouvait l’interpeller : « Bienvenue chez toi, Michel. Honneur à toi et à tes parents ! »
Jusqu’au 23 septembre, à l’Abbaye-aux-Dames, Caen. Entrée libre. Hors-série Ouest-France, « Illustres Normands », en vente chez les marchands de journaux. 4,90 €.
Xavier ORIOT.