Cette fan fidèle est revenue avec un exemplaire d’un ancien livre: «Hors Antenne», sorti en 1994.
NAMUR – Invité par une librairie locale, Michel Drucker a rencontré ses lecteurs-fans, samedi, au théâtre de Namur. Sympa et sans langue de bois.
«C’est vrai, j’ai toujours eu ce profil du gentil, bienveillant, du gendre idéal. Mais à plus de 70 ans – oui madame, vous avez en face de vous un ancêtre – je me suis dit que je pouvais aussi sortir deux, trois vérités.»
Un sourire, deux bons mots… Et Michel Drucker n’est plus sur la scène du théâtre de Namur mais dans le salon de ses fans. Cette proximité, cette connivence, ce sont sa marque de fabrique et la clé de son succès, depuis plus de cinquante ans. «J’aime tout ce qui dure: les amitiés, les couples, les carrières…»
Durant une bonne heure, l’invité de la librairie régale un parterre (étonnamment pas si dense que ça) d’anecdotes et de confidences. Et, comme dans son dernier livre De la Lumière à l’Oubli , on découvre un Drucker qui balance. Sur Montand –«un peu gauche caviar et, dans sa vie, pas toujours en accord avec les valeurs qu’il défendait»; sur le commandant Cousteau «très cassant» ou encore sur Bécaud et son ego surdimensionné. «Au cours d’une émission que je produisais, il avait droit à trois chansons, ce qui était énorme. Il en a imposé une quatrième, faisant ainsi disparaître de l’émission un jeune chanteur qui débutait: Yves Duteil… Bécaud a dit: il a 22 ans, il a tout le temps de faire sa carrière.»
Sincère, touchant même, Michel Drucker apparaît alors comme un ado de 71 ans qui s’est enfin affranchi du contrôle parental. «Mes parents ont beaucoup pesé sur mon existence», répète-t-il à plusieurs reprises. «Ma mère était une inconditionnelle des émissions de Jacques Chancel. Dans ma famille, on adorait la grande musique. Le lendemain d’une de mes émissions, je demande à maman si elle a apprécié. Elle me dit qu’elle a regardé Chancel, que lui, il avait Pavarotti parmi ses invités pendant que moi, j’avais… Mireille Mathieu.»
L’animateur vedette termine son brin de causette, quitte la grande scène pour aller se caler derrière une petite table. Il signe les bouquins, plaisante, se fait prendre en photo avec Josette, Katy ou Émile – «Ne restez pas debout comme ça, il y a encore un petit peu de place sur ma chaise!»… Michel Drucker a des fans qui, pour la grande majorité samedi à Namur, avaient son âge. Mais il a le bon goût et la classe de les respecter. C’est sa nature et c’est aussi une question d’éducation.
Propos recueillis par Samuel Husquin