En venant à Chambois, à l’Université populaire du goût, Michel Drucker a renoué avec son enfance lui qui a si souvent traversé l’Orne via le Paris-Granville.

En venant à Chambois, Michel Drucker a renoué avec son enfance lui qui a si souvent traversé l’Orne via le Paris-Granville. Accueilli par Michel Onfray, dans le cadre de l’Université populaire du goût, il a constaté une fois de plus sa popularité.
On pourrait se demander : « Mais, que vient faire un Michel Drucker à Chambois ? » La réponse est simple : « tout simplement, parler de son enfance et de son parcours. » Tout comme Michel Onfray, Drucker souhaite communiquer sur ce qui lui a permis de se construire, sur les enseignements qu’il tire d’une enfance pas toujours simple.

Enfance

« Je suis un Français de sang-mêlé », précise Michel Drucker. D’origine juive, l’animateur de télévision reconnaît que « l’enfance nous poursuit. » Et de citer Jean Ferrat : « Nul ne guérit de son enfance. »
Une manière de confier que tout n’a pas été rose pour le « petit Michel » fasse à une éducation visant un objectif clair : « mon père voulait que ses enfants fassent mieux que lui ! » Un objectif qu’on comprend mais qui est ressenti par le jeune Drucker comme une obsession.
Son père est médecin, fallait-il qu’il le devienne à son tour ? L’avenir répond clairement à cette question… « Je me suis fait force pour franchir les étapes », insiste-t-il.
Après des études chaotiques, comme pour contredire ses parents, Michel Drucker gravit les échelons un à un pour finalement devenir l’animateur « gentil » préféré des Français. « Je suis gentil comme l’était mon père », dit-il tout simplement. C’est clair, comme on a pu l’entendre dans le public : « il est sympa… Il ne se prend pas la tête… » Nul doute, Drucker est accessible. D’emblée, il le montre : il arrive sur scène « sans chichi » avec son chien… Comme à la télé !

50 ans

Une télévision dont il parle volontiers et sur laquelle il porte un regard incisif.
En 2014, il fêtait ses 50 ans de carrière : « ça correspond à l’âge de l’ORTF ! » Tout un symbole.
« J’ai débuté quand Vaals avait deux ans et Sarko en avait 10. » De ce demi-siècle de célébrité, il en parle sans détour.
Ayant pris du recul, il se sent prêt à balancer… Le terme peut paraître exagéré mais Drucker éprouve le besoin de dire ce qu’il a sur le cœur. Lui qui connaît une grande notoriété, confie : « c’est du sable qui nous glisse entre les doigts. »
Une manière de dire qu’il faut rester zen : « j’ai appris à rester calme. » Face à l’emballement médiatique, il faut garder un pied sur le réel car « la vie des gens célèbres n’est pas toujours un rayon de soleil. Ils sont souvent égocentrés ! »
Michel Drucker n’hésite pas à enjouer son public en distillant quelques anecdotes et en donnant une description réaliste de certaines vedettes, stars de la chanson ou encore de la politique…

Enfin seul avec vous !

« Aujourd’hui, je commence un nouveau cycle ici à Chambois ! » Il évoque sa volonté de monter sur les planches à partir de l’année prochaine dans un one-man-show qu’il pourrait intituler :Enfin, seul avec vous. Il glisse : « plus ça va, plus j’ai envie d’être avec des gens normaux : avec vous. » Et de citer Barbara : « Ma plus belle histoire, c’est vous ! »
On sent bien que Michel Drucker souhaite transmettre les enseignements d’une vie qui a traversé l’évolution d’une « télé-business » après 46 ans dans le service public auquel il garde son affection : « on peut y faire plusieurs métiers. On peut accéder à la culture plus facilement. On y rencontre des gens très variés. C’est là qu’on peut se permettre d’inviter des gens totalement inconnus. »

Combat

Faire accéder à la culture : voilà un autre objectif du personnage. « La culture peut faire peur si on la présente de manière élitiste et compliquée. Je pense qu’on peut faire cohabiter la culture et ce qui est populaire. C’est mon combat ! » Un combat pleinement partagé avec le philosophe Michel Onfray à qui Michel Drucker voue une affection respectueuse : « vous êtes le prof que j’aurais aimé avoir… Mes modèles sont ceux qui savent s’adresser au plus grand nombre en des termes simples. » Une belle déclaration.
Évidemment, il est impossible de transcrire tous les échanges entre le public de Chambois et Michel Drucker. Mais, il suffit de se rappeler la file d’attente lors de la séance de dédicaces pour se rendre compte que Drucker a atteint ce que beaucoup de personnes n’ont pas touché : le cœur des gens… C’est cette intimité la qui fait de Drucker un exemple.
Michel Drucker a été invité samedi par le philosophe Michel Onfray.
Les petites phrases
A Michel Onfray :  « J’aurais aimé vous avoir comme professeur. Les choses compliquées paraissent tellement simples avec vous ».
Arrivé en gare d’Argentan en fin de matinée : « Le Paris-Granville, c’est le train du western. On sait quand on part, jamais quand on arrive ».
« Je vais très prochainement éditer un nouveau livre, qui va s’intituler « Une année pas comme les autres » où je parle de mon regard sur mes 50 années de télé, mais aussi de l’attentat contre Charlie Hebdo et des évènements qui m’ont marqué ».

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