Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), hier. Michel Drucker a choisi de se produire sans mise en scène ni décor. (LP/Aurélie Ladet.)

Il s’est lancé le défi de monter sur scène pour raconter ses cinquante ans de carrière à la télévision, un spectacle que Michel Drucker teste par bribes. Comme hier à Aix-en-Provence.

Une standing ovation de plusieurs minutes… Debout sur l’estrade du grand amphi de la faculté de droit d’Aix-en-Provence, Michel Drucker récolte, ému, les fruits d’une heure seul en scène. Ou plutôt d’une bande-annonce grand format de « Seul… avec vous », le spectacle qu’il prépare pour janvier 2016. A l’occasion de la première édition de Plumes de stars, rendez-vous littéraire dont il est le parrain, l’animateur en a livré un avant-goût savoureux, tour à tour drôle et émouvant. Sans aucune mise en scène, ni décor, mais avec la force brute des mots.

Un spectacle qu’il a en tête et qu’il teste sans cesse auprès de ses interlocuteurs. Par petits morceaux. « Michel est un homme discret, mais, là, il se lâche », sourit Marc Jolivet avec malice. Tendez-lui un micro, et l’animateur de « Vivement dimanche » ouvre les vannes et les multiplie. Hier, il est monté sur les planches fort de plusieurs soutiens de poids. Dans la salle d’abord, des amis, nombreux. Sur scène ensuite, à ses côtés, sa chienne Izia, qui ne le quitte jamais. Seul en scène, mais jamais sans elle. Jamais sans ses parents non plus, auxquels il adresse d’emblée une pensée. « Ça me fait drôle d’être là. Si mon père savait que je suis dans l’amphithéâtre d’une fac de droit… » s’amuse celui qui n’a pas le bac. Quant à sa mère, il se souvient qu’elle souhaitait qu’il épouse Anne Sinclair. « Elle voulait que mon frère Jean épouse Anne Sinclair aussi, ajoute-t-il. Avec deux Drucker, elle aurait eu moins d’emmerdements qu’avec DSK. »

Son père voulait qu’il soit médecin. Il l’est. A sa manière. « Médecin des âmes, précise-t-il. Je suis le seul cabinet ouvert le dimanche et je reçois beaucoup de fêlés », glisse-t-il. Avec la bienveillance qui le caractérise, il se moque gentiment des autres et de lui-même, le « senior préféré des seniors », hypocondriaque : « Sophie Davant vient d’avoir 50 ans, ça la rassurera sûrement si je lui dis que je commençais alors qu’elle n’était pas encore à la maternité. » « Johnny était l’idole des jeunes, moi je suis l’idole des vieux, ça sent la couche Confiance, ça ! » balance-t-il.

En retraçant son parcours débuté en 1964, Drucker nous replonge dans l’ORTF, quand il n’y avait qu’une seule chaîne en noir et blanc. « L’homme le plus puissant de France s’appelait Léon Zitrone, il faisait tout. Et, moi, j’étais son stagiaire. » Il se souvient de cette remarque de Michèle Arnaud, productrice toute-puissante de ces années, lorsqu’il l’a rencontrée : « Qu’est ce que vous faites province ! » Avant de le traîner se relooker, costume vert pomme, chemise rose et cravate bariolée. « Tout cela, je vous le raconterai plus en détail sur scène », insiste-t-il.

« Je ne suis pas un acteur, pas un chanteur et je fais des imitations foireuses », prévenait-il encore. Mais à force de cheminer avec les plus grands « il les a intégrés, digérés », estime Marc Jolivet. Et tient son Depardieu — « Qu’est-ce t’as, qu’est-ce t’as ? T’es tout blanc, on dirait une endive » — ou son Johnny qui met des « guttes » dans les yeux. « Les politiques seront là aussi, croyez-moi, ils en prendront pour leur grade », lance-t-il sur la fin après avoir évoqué non sans émotion son ami Michel Delpech, victime d’un cancer. « Je vais le voir tous les trois jours, les médecins lui ont dit qu’il ne serait plus là en septembre, confie-t-il en conclusion. Il m’a dit : Je ne te verrai pas sur scène, fais-moi ton one-man. Je le lui ai fait dans sa chambre. Il aura été mon premier spectateur. »

 

Michel Drucker dévoile un extrait de son one… par le parisien

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