« Laurent Gerra est un petit frère pour moi. Nous avons tous les deux joué des rôles importants l’un pour l’autre. »
Lundi 21 mars 2016
LANSLEBOURG VAL CENIS Michel Drucker : « J’ai ma chambre chez Laurent »
Dimanche, Michel Drucker sera à Lanslebourg, invité par Laurent Gerra, un imitateur que le journaliste a vu grandir.
Comment se passe votre nouvelle vie entre la télévision et la scène ?
C’est une autre vie très particulière. Je l’imaginais à travers toutes les rencontres que je fais. Sauf que je ne savais pas à quel point, je serai accro. Je ne savais pas que j’aurais à peine quitter la scène le samedi, je ne penserai qu’au week-end suivant pour repartir et voir un nouveau public. C’est déjà une addiction.
Comment vous imaginiez votre arrivée dans le monde du spectacle ?
Je pensais que les gens ne s’intéresseraient pas à ce que je fais au point de ne pas venir. Je me disais : “Si y’a 200 personnes, je serai content”. Je pensais que mes confrères allaient me tomber dessus en se demandant “qu’est-ce qu’il vient faire dans notre jardin”. Mais, heureusement, ce que je fais, personne ne le fait, c’est quelque chose de très différent. Je pensais que je me ferai flinguer. Ce n’est pas le cas. C’est une heureuse surprise pour moi qui me donne envie de continuer.
Comment avez-vous construit ce spectacle ?
En 2014, on m’a tellement parlé des 50 ans de l’ORTF, on m’a présenté comme une figure emblématique avec Léon Zitrone, Guy Lux et Jacques Martin… J’étais surtout le seul vivant. Je n’avais pas l’impression d’avoir vécu tout ça. Ça sentait le sapin et le César d’honneur qu’on remet à l’acteur qui a déjà un pied dans la tombe. J’ai choisi d’aller voir le vrai public et de lui dire : “On va faire comme si vous étiez dans mon salon ou moi dans le vôtre. On va feuilleter mon album souvenir et vous ne serez pas dépaysé car mes souvenirs sont les vôtres”.
Les sensations sur scène sont similaires à celles de la télévision ?
Non, c’est beaucoup plus angoissant d’être devant 600 personnes que devant cinq millions de téléspectateurs. Il y a une chaleur très particulière, il y a quelque chose d’extrêmement touchant. Pendant 1 h 45, je suis dans mon monde de conteur. Il y a de l’émotion, des sourires, des rires.
Vous jouez à l’auditorium Laurent-Gerra. Laurent Gerra, vous l’avez vu naître à la télévision ?
Je termine presque mon spectacle par lui. Je dis que, depuis quelques années, moi qui suis la sobriété même, j’ai découvert une drogue dure, c’est le rire et j’en suis devenu toxicomane. Et mon dealer, c’est lui. Et Laurent Gerra apparaît dans un écran. L’hommage sera un peu plus dimanche puisque je serai chez lui.
Vos premiers souvenirs avec Laurent Gerra ?
Je l’ai vu pour la première fois dans la chorale d’Ainsi font font avec Jacques Martin. J’ai eu le coup de foudre tout de suite. Je l’ai embarqué avec Virginie Lemoine dans l’aventure de Studio Gabriel qui a duré cinq ans. Tout de suite, j’ai vu que c’était un surdoué. On est devenu ami très vite. Je suis allé voir d’où il venait, j’ai rencontré ses parents. Par la suite, il est devenu l’énorme vedette qu’il méritait de devenir, mais on ne s’est jamais perdu de vue. Il a toujours sa place sur le canapé et moi, j’ai ma chambre dans son chalet à Lanslebourg.
Que représente-il pour vous ?
Laurent, c’est un petit frère pour moi. Il a été une des plus belles rencontres de ma vie. Il a joué un rôle important dans ma vie. C’est avec Studio Gabriel et lui que j’ai commencé à me lâcher un peu, voire même beaucoup. Laurent fait partie intégrante de ma vie. Il est venu à mon spectacle à Lyon. Il a été ému de voir que je terminais mon spectacle par lui.
En tant que cycliste, la Maurienne et la Savoie, ça vous parle ?
Je les connais d’en haut car je suis pilote et à travers les cols grâce au vélo. Laurent m’a aussi fait découvrir la montagne l’été. Il est le premier à m’avoir fait marcher dans la montagne. C’est mon professeur de sciences naturelles. C’est aussi celui qui m’a appris à apprécier le vin, à moi le grand buveur d’eau.