Pour sa rentrée sur France 2, Michel Drucker change de style : il troque son costume contre un jean et une chemise, plus décontractés.
Nouveau ton
Le théâtre, ça vous change un homme. « J’ai tout de suite senti que mon ton, ma gestuelle, mon comportement en plateau ont changé depuis que je suis sur scène. Je suis en liberté. » Libéré, délivré et adepte d’une franche autodérision. Au téléphone, Michel Drucker vous raconte ses « imitations foireuses » ou sa difficulté à remplir les salles de province, au début. « Pourquoi aller écouter un animateur de plus, qu’on connaît déjà par coeur et qu’on voit gratuitement depuis son canapé ? Deux mois avant ma première date, on s’est sérieusement demandé si on n’allait pas devoir tout annuler. Les réservations ne décollaient pas. »
L’obsession de connaître le frisson de la scène l’a emporté, et lui a donné raison. Les salles combles et conquises ont réveillé la bête télévisuelle, qui a ressigné pour deux saisons avec France 2 et modernisé son office dominical. Côté prime time, l’animateur rêve désormais de sévir en duo avec Franck Dubosc, Laurent Gerra, Kev Adams, Gad Elmaleh, Muriel Robin, Valérie Lemercier ou Omar Sy.
Nouveau look
Dans « Vivement la télé », Michel Drucker fera la promotion des programmes de France Télévisions en recevant leurs animateurs et acteurs, et en se glissant sur leurs tournages. Une demi-heure hebdomadaire qu’il s’enthousiasme déjà de présenter debout, appuyé sur un tabouret (« ça fait dix-neuf ans que les gens me voyaient assis sur mon canapé rouge ») et avec un look plus décontracté. Fini la veste, bonjour la chemise et le jean : « Mais un jean taille haute hein, je ne suis pas Christophe Maé. »
Nouvelle vie
Depuis qu’il raconte sur les planches ses 50 ans de télévision, dans son spectacle, Michel Drucker ne « vit plus que pour ça » : « Une folie totale, à l’âge où on devrait préparer sa retraite. Mais je comprends enfin ce que ressentent les artistes, maintenant, et cette addiction à la scène. » Laurent Ruquier l’a encouragé, Fabrice Luchini l’a charrié, Anne Roumanoff l’a conseillé, Charles Aznavour et Alain Juppé l’ont applaudi… Et les priorités de « Kerdru », comme dit Luchini, ont changé. Après son automne aux Bouffes-Parisiens, il partira en tournée. Radio il y a cinq ans, livres il y a trois ans, théâtre aujourd’hui… dans la vie de Michel Drucker, la télévision est devenue davantage un décor en arrière-plan, familier et rassurant, plutôt qu’un moteur. Après cinquante ans de PAF, c’est plutôt sain.
Déridé sur scène
Il y pensait depuis longtemps : monter sur scène pour raconter ses 50 et quelques années de télé. L’animateur qui a entamé sa carrière en 1964, à l’ORTF et en noir et blanc, a sauté le pas en début d’année. « Seul avec vous », qu’il a rodé sur les routes depuis janvier, arrive à Paris le 1er octobre aux Bouffes-Parisiens. Avec humour et dérision, émotion et nostalgie aussi, il évoque les plus grands, disparus ou non, qu’il a croisés. « Plutôt qu’une émission spéciale pour ses 50 ans de télévision, il trouvait ça plus rock’n’roll d’aller vers les gens, glisse son metteur en scène, Steve Suissa. Il est finalement plus drôle et moins lisse qu’on pense. » Il sait aussi se montrer taquin, voire grinçant, dans des imitations de Belmondo, Luchini, Depardieu, Chirac, Delon, mais aussi de Céline Dion. Savoureux.
« Seul avec vous », du 1er octobre au 17 décembre au Théâtre des Bouffes-Parisiens. Samedi (17 heures) et dimanche (18 heures). De 15 à 47 €. 01.42.96.92.42.