On le connaît depuis toujours à la télévision. A 74 ans, l’animateur de « Vivement la télé » fait ses débuts sur scène et nous invite, en exclusivité, dans les coulisses de son one man show.

Vous vous attaquez à ce qu’il y a de plus difficile pour un humoriste ou un acteur : se retrouver seul sur scène !
Oui, c’est vrai. Quand on va voir un humoriste, un chanteur ou un acteur de théâtre, on sait à quoi s’attendre. Moi, c’est différent. Les gens viennent me voir car ils ont de la sympathie pour moi, mais ils ne savent pas à quoi s’attendre. Je ne suis pas le premier animateur à réaliser cet exercice. On se souvient de Cauet, Arthur et Julien Courbet.

Vous avez entamé votre spectacle deux mois après le drame du Bataclan. La location devait tourner au ralenti, non ?
Vous avez raison. Personne ne sortait le soir. La location ne marchait pas. Un vrai couvre-feu. Mon producteur me disait qu’il y avait à peine une centaine de réservations dans des salles de 500 places ! Et ceci deux mois avant de me lancer dans l’aventure. Il se posait des questions et voulait annuler. Je n’ai pas voulu. Je souhaitais jouer même s’il y avait peu de public. Si le bouche à oreille fonctionne, tant mieux.

Etiez-vous pétrifié derrière le rideau pour la grande première ?
Oui. J’étais mort ! Tout le monde m’avait dit : « Michel, tu seras tétanisé ! Il te faudra au moins entre 40, 50, voire 60 dates pour être moins intimidé. » Il m’arrive encore d’aller voir Johnny Hallyday en coulisses. Une demi-heure avant le concert, on ne peut pas lui parler. Il est concentré, comme beaucoup d’artistes.

Comment est née cette envie ?
Il y a très longtemps, on se voyait tout l’été, Jean-Claude Brialy (« L’effrontée », « Les innocents »,… ndlr) , qui était mon voisin de village en Provence, et moi. En rentrant de mon tour à vélo, j’allais chez lui. Je venais prendre un café. A chaque fois, il me disait : « Michel, raconte-moi ton année. Raconte-moi les coulisses de ton émission télé. » Un jour, après avoir terminé mon histoire, il m’a balancé : « Mais pourquoi ne racontes-tu pas cela aux gens ? C’est tellement émouvant et drôle… »

Pourquoi avoir attendu autant d’années pour monter sur les planches ?
Parce que ce n’est pas mon métier. Mais voilà, cela a fait son chemin… Et comme me dirait mon ami Claude Lelouch : « Je suis un tardif qui a commencé tôt. » A l’époque, Jean-Claude Brialy m’avait sorti : « Si tu franchis le pas même si je ne suis plus là, promets-moi que ce sera dans mon théâtre. » J’ai tenu ma promesse. J’ai joué chez lui aux Bouffes Parisiens. Laurent Gerra m’a aussi motivé : « Allez-y, Michel, vous pourriez regretter de ne pas l’avoir fait. Vous saurez ce que ressentent ceux que nous présentons sur scène depuis des années. »

Votre spectacle intitulé « Seul… avec vous » arrive bientôt en Belgique !
Oui, pour plusieurs dates. J’ai hâte de venir chez vous. Vous savez, je ne suis pas acteur, ni chanteur ni humoriste, mais j’ai pris des cours d’imitation. Mon professeur, c’est Laurent Gerra. Je suis en première année. (Rires.) Mes imitations sont foireuses, approximatives par rapport à celles des professionnels, mais à ma grande surprise, les gens rient beaucoup.

Dans le show, vous racontez beaucoup d’anecdotes sur les stars, avec élégance et sans intrusion…
J’ai préféré rester pudique. L’hommage que je rends, par exemple, à Jean-Paul Belmondo, je l’ai voulu courageux et émouvant. Après avoir vécu ce qu’il a vécu, quelle leçon de vie, de mental et de courage !

La suite de l’interview est à lire en page 29 du Ciné-Télé-Revue. Actuellement en librairie.

Propos recueillis par Marc Ducharlier


Pour applaudir Michel Drucker : 3 mars au W : Halll (Bruxelles), 4 mars au Théâtre du Trocadéro (Liège), 7 avril au Centre culturel de Spa, 8 avril au Waux-Hall (Nivelles), 14 avril au Centre culturel de Braine-le-Comte, 15 avril au Palace (Ath), 12 mai à l’Aula Magna (Louvain-la-Neuve), 13 mai au Théâtre communal de Binche.

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31 juillet 202216:10

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