Le taulier de la télé, Michel Drucker, débarque à Louvain-la-Neuve pour raconter 50 ans de carrière dans son tout premier one-man-show.

S’il existe un homme qui figure au panthéon de la télévision, c’est bien Michel Drucker. À 73 ans et plus de 50 ans de carrière, l’animateur de France Télévisions, ancien journaliste sportif, a vu défiler d’innombrables artistes sur son canapé rouge le dimanche.

Depuis deux ans, il sillonne la France seul avec sa voix et sa mémoire, avec son one-man-show Seul… avec vous. Il sera de passage en Belgique pour trois dates dont une à l’Aula Magna de LLN le 12 mai. C’est depuis sa maison dans les Alpilles, en Provence, où il profite d’un peu de repos, que l’animateur nous raconte la genèse de son projet «un peu fou».

Michel Drucker, outre l’animateur télé que vous êtes, on vous a connu acteur, auteur, narrateur… Un one-man-show, c’est un tout nouveau défi que vous vous lancez?

Être seul sur scène, c’était une envie que j’avais au fond de moi depuis très longtemps. Je voulais comprendre cet exercice périlleux et terrifiant qu’est le one-man-show. Mieux me rendre compte de ce que ressentent les personnalités que je croise dans mon métier. L’idée a fait son chemin. Durant des années, quand nous partagions une table avec Jean-Claude Brialy et d’autres amis en Provence, il disait: «On va écouter les anecdotes que Michel a à nous raconter…» Et je parlais, je parlais… parfois pendant une heure. Il m’a un jour demandé: quand – est-ce que tu vas raconter ça en public?

C’est aussi une manière d’aller à la rencontre d’un public que vous connaissez finalement très peu en tant qu’animateur télé?

Je croise les gens dans les gares ou dans les aéroports mais j’avais envie d’aller à leur rencontre. C’est ce que je préfère dans cette aventure, ce partage est tellement riche avec les gens. Nous avons tant de souvenirs ensemble.

«Je ne suis ni comédien, ni humoriste, ni chanteur, ni comique…» dites-vous pour commencer votre spectacle. Que faites-vous sur scène alors?

C’est exactement ce que se demande le public: «Mais qu’est-ce qu’il va nous dire?» Et à la fin, il me reproche que ce soit trop court… Je suis là pour raconter aux gens les coulisses de la télévision, l’envers du décor, les plus belles anecdotes de mon carnet de souvenirs. Ce que j’ai vécu comme émotions pendant cinquante ans de carrière. Je m’essaye même à l’imitation. De manière très décalée, rassurez-vous! Mon but est d’étonner, d’émouvoir et surtout de faire rire.

Vous avez déjà écrit plusieurs livres, est-ce qu’il y a des anecdotes que vous n’avez jamais racontées?

Toutes… Tout ce que je dis est inédit. J’illustre ça par des photos inédites, des extraits vidéos… j’évoque par exemple les coulisses de la rencontre entre Whitney Houston et Serge Gainsbourg. Je rends hommage à des personnalités aussi.

Vous jouez ce spectacle à guichets fermés dans toute la France depuis deux ans maintenant. Vous vous attendiez à ce succès?

Mais alors pas du tout, j’avais même peur. J’ai voulu d’abord tester en commençant par une tournée en province. Le contexte était très difficile au lendemain des attentats de Paris. Je n’ai pas voulu annuler, je préférais encore jouer dans une salle clairsemée. Les gens ont répondu présents: 400, 500, 600 personnes, c’était fou. Ensuite, le directeur du théâtre des Bouffes à Paris m’a contacté pour me programmer pendant trois mois. À ma grande surprise, la critique était excellente.

Vous venez en Belgique pour quelques dates. Quel est votre rapport à notre pays?

Je le connais bien. Je m’y rends depuis 50 ans. Je me sens dépaysé en Belgique et c’est tellement chaleureux. J’ai commencé comme journaliste sportif, je commentais aux côtés de Roger Laboureur et d’Arsène Vaillant. J’ai connu toutes les générations d’artistes de Brel à Stromae en passant par Annie Cordy, Axelle Red, Cécile de France… Adamo est mon grand ami. Les Belges connaissent tout de moi.

La Belgique ne sera pas votre seule destination durant cette tournée?

Je devrais aussi jouer dans de nombreux pays francophones où TV5 Monde est diffusé. J’ai déjà joué à guichets fermés à Beyrouth par exemple.

Et cela en plus de vos émissions hebdomadaires Vivement Dimanche. Comment trouvez-vous le temps?

Je ne joue que les week-ends, vendredi et samedi soir donc je suis à Paris du lundi au jeudi, j’arrive à m’organiser.

Quand vous arrêterez-vous?

Je suis très en forme physiquement et toujours aussi passionné. Je m’arrêterai le jour où les gens n’auront plus envie de me voir. C’est le public qui décide de ces choses-là.

La tournée de Michel Drucker « Seul… avec vous » fera étape à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve le 12 mai ; au théâtre communal de Binche le 14 septembre et au Théâtre Royal de Mons le 11 novembre.
Prix : de 35 € à 45 €. Infos et réservations : www.ticketmaster.be

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