Un Michel Drucker formidable hier soir au Palais d'Auron
Michel Drucker, palais d’auron, pour un seul en scène « Seul avec vous » © Marie-Claire Raymond
Standing ovation hier soir au Palais d’Auron de Bourges, pour le seul en scène de Michel Drucker. Deux heures où l’animateur égrène ses souvenirs entre humour et tendresse. Une réussite.
Il est monté sur scène parce qu’il était dans la petite lucarne depuis cinquante ans et qu’il désirait follement qu’il existe un après. Un après la télé, un après les paillettes, un après canapé rouge. Parce que, chiche, il voulait se réinventer une fois encore.
Il y a deux ans, Michel Drucker a donc fait un pas de côté. Monter sur scène, il y a longtemps qu’il en rêvait, « mais je n’osais pas. J’avais peur ».
Et puis un jour, le déclic. Au lieu d’accepter une émission hommage pour ses cinquante ans de télé, il s’écrit un spectacle, Seul… avec vous. « Je voulais que ce soit mes mots, mes souvenirs, pas des blagues écrites par des humoristes. Je suis étonné que les gens rient autant. Ce n’était pas prévu. »
Hier au Palais d’Auron, Michel Drucker a fêté la centième de son seul en scène. Une causerie au coin du feu, où il conte avec gourmandise, ses débuts avec Léon Zitrone « obséquieux avec les puissants et tyrannique avec les petits », sa carrière de commentateur sportif, Roger Couderc…
Les yaourts de Johnny, les tortues de Chirac
Il se fait imitateur quand il évoque affectueusement Johnny Hallyday qui l’appelle à quatre heures du mat’et s’étonne qu’il dorme, ou qui lui offre des yaourts suisses « les meilleurs du monde ». Drucker imite Jacques Chirac, qui lui confie que Bernadette est lente et qu’il lui offre des tortues.
On rit avec une pointe de nostalgie, comme lorsqu’on feuillette un album de photos. Et puis, Michel Drucker évoque ses parents, pour qui il a toujours été le cancre, celui qu’on ne complimente pas sur sa réussite « pour le tirer vers le haut ». Des blessures que la scène permet de partager.
Marie-Claire Raymond