Paris Match | Publié le 11/09/2018 à 18h05
Michel Drucker en couverture de Paris Match (n°3618)Paris Match
L’animateur vedette a ses petits secrets pour rester éternellement jeune. Un travail de chaque jour
Le secret de sa forme, c’est la diététique. Aujourd’hui, ce fils de médecin nous donne ses secrets de jouvence et nous fait partager son savoir… vivre bien. Il fait le même poids qu’à 18 ans, n’a pas pris un gramme, à peine quelques rides, et il fête ses 55 ans… de carrière avec un nouveau livre qui sortira le 11 octobre : « Il faut du temps pour rester jeune », aux éditions Robert Laffont. Michel Drucker sait de quoi il parle : à 76 ans, sa forme est olympique. Au théâtre, il a fait un tabac avec son one-man-show pendant deux ans. A la télévision, les fans lui sont fidèles. Comment vieillir sans devenir vieux… « La vie reste à venir, dit-il. Et le meilleur est toujours devant soi. » Il le prouve.
Je ne me trouve pas vieux, même si je suis le dernier des Mohicans
Paris Match. Qu’est-ce qui a déclenché l’écriture de ce livre où vous évoquez le vieillissement et vos conseils pour rester jeune ?
Michel Drucker. Je prends le TGV pour rentrer d’Avignon ou pour aller jouer mon spectacle “Seul… avec vous”. Je connais la plupart des contrôleurs des grandes lignes françaises. Parfois j’en découvre un nouveau qui me dit quand je lui tends ma carte Senior : “Ah, vous ne devez pas l’avoir depuis longtemps. Ça vous fait quel âge, déjà ?” Cela aurait pu être le titre du livre ! Cette question, on me la pose depuis des années. J’ai l’âge de l’histoire de la télévision. Et puis, il y a deux ans, j’ai eu l’âge de ne plus faire trop partie du paysage télévisuel puisqu’on a supprimé “Vivement dimanche” pour “rajeunir les marques”. J’en ai souffert, j’ai eu envie d’abandonner. J’ai 76 ans et, en même temps, je ne me trouve pas vieux, même si je suis le dernier des Mohicans. Tout part de là. D’une blessure, d’interrogations, d’un trouble et d’une forme de combat face au jeunisme ambiant.
Le dégagisme à la mode, visiblement, vous insupporte.
J’ai été jeune pendant si longtemps que je ne me suis pas vu vieillir. Pourtant, quand j’avais à peine 48 ans, en plein succès de “Champs-Elysées”, on m’a asséné que l’avenir de la télévision ne passerait pas par moi, ou alors qu’il fallait que je me relooke vraiment, et que je forme vite un jeune pour prendre ma place. Il y a vingt ans, un patron de chaîne avait dit la même chose à Jacques Martin qui n’avait que 65 ans. Il l’a si mal vécu qu’il est tombé malade et je suis sûr que son AVC n’est pas étranger à cet arrêt brutal, sans ménagement. Je peux comprendre qu’un patron puisse décider qu’on a fait son temps mais est-ce vraiment l’avis du public ? Celui constitué par les seniors, de plus en plus nombreux, est-il un sous-public ? Takis Candilis, le nouvel homme fort de France Télévisions, a décidé que non, puisqu’il m’a demandé de reprendre “Vivement dimanche”. Mon successeur, bien plus jeune, sur cette tranche horaire n’avait pas fait mieux que moi.
Cette éviction, il y a deux ans, vous l’aviez prise comme un coup de fouet et vous vous êtes battu.
J’ai décidé de laisser passer l’orage pour mieux rebondir. J’ai mis les bouchées doubles, j’ai tout fait pour rester jeune, puisque c’est ainsi qu’il faut paraître. En tout cas pour leur prouver que, même s’il est écrit “1942” sur ma carte d’identité, je suis encore en forme. C’est une question de mental. De volonté. Et j’en ai beaucoup. C’est ce que je raconte, entre autres, dans ce livre. Je suis peut-être un vestige pittoresque mais je ne me trouve pas démodé. C’est le jeunisme qui est ringard.
Dany Saval, votre femme, qu’en pense-t-elle ?
Elle me taquine : “Tu ne vas pas encore être assis sur ton canapé à 80 ans ?” Elle ajoute parfois, et elle est la seule à me le dire : “Michel, on a réussi une carrière quand on s’arrête au top et qu’on a pris soi-même la décision de le faire.” Ce qu’elle a réalisé elle-même bien plus tôt. Le problème, c’est qu’on m’a fait de nouveau confiance et que je suis reparti.
Retrouvez les photos et l’intégralité de l’interview dans Paris Match n°3618, en vente le 12 septembre dans tous les kiosques