Guy Miclon a conservé l’affiche des Challenges de 1985 présidés par Michel Drucker dans l’ancien théâtre du Basselin. | Sébastien Breteau

Habitant de la Graverie, près de Vire, Guy Miclon a une dizaine d’années de plus que Michel Drucker. Il le connaît depuis toujours. Et depuis trente ans, il s’occupe régulièrement de la venue du journaliste-animateur dans le Bocage. A chaque année ou presque son souvenir.

 » Le docteur Drucker était le médecin de mon épouse . Elle l’a souvent entendu dire au téléphone à propos de Michel :  Qu’est-ce qu’on va faire de lui ? Cette fameuse phrase qu’il a reprise comme titre d’un de ses bouquins n’est pas une légende… » 

Guy Miclon, 86 ans, est intarrissable au sujet de Michel Drucker qu’il a connu tout gamin. « Nos pères étaient très proches. » Du journaliste-animateur, ses premiers souvenirs remontent à l’été 1968. « Je le croise à la sortie de la station-service Shell, route de Caen. Il avait une jambe dans le plâtre après une partie de foot. Mais il venait de se faire virer de la télé. Il n’en menait pas large et n’avait pas trop le moral. 

Une quinzaine d’années plus tard, Guy Miclon se fait embarquer dans l’aventure des radios libres par une bande de jeunes qui vient de créer Vire FM. A l’approche du 1er avril 1984, les compères imaginent un Poisson de taille: « Michel Drucker vient nous voir. » Le jour J, c’est presque l’émeute dans le hall de la MJC. Le Poisson tient jusqu’à 20 h. A l’antenne, Guy Miclon confesse une bonne blague mais s’engage à ce que le célèbre Virois vienne. 

Ce sera chose faite l’année suivante en juin 1985. « Michel est venu présider la 2e cérémonie des Challenges dans l’ancien Basselin. Il m’a demandé un café, une bouteille d’eau et m’a juste dit: Maintenant, on fait tout ce que tu veux. Et ça a duré 4 h. Il a été adorable. »

Avec le laisser-passer de Drucker

Dès lors, Guy Miclon et Michel Drucker ne se perdront plus de vue. Quelques mois après les Challenges, Guy Miclon demande à son ami s’il serait possible d’avoir un interview de Platini pour Vire FM. Le Virois est invité au Parc des Princes. Ce soir-là, la légendaire générosité de Drucker, –« Il ne sait pas dire non, c’est son seul défaut », disait de lui son frère Jeana failli lui être préjudiciable.

Guy Miclon raconte: « C’était un match éliminatoire de coupe du monde. Michel me salue devant le Parc et me glisse son laisser-passer dans la main. J’entre pour l’attendre et là, les vigiles ne veulent pas le laisser passer. Le match avait lieu dans une heure. Il a dit qu’il avait oublié son badge sur son bureau et a négocié pendant un quart d’heure pour qu’on lui en fasse un autre. » Deux heures plus tard, l’interview de Platoche était dans la boîte.

Des anecdotes comme celle-là, Guy Miclon en a toute une collection. Une dernière ? Elle remonte au 31 décembre 1999. « Pour le passage à l’an 2000, il nous avait invités, mon épouse et moi, à une émission qui se déroulait sur la terrasse de Publicis aux Champs-Élysées. On était sept ou huit proches de Michel parmi une centaine de personnalités de la télé ». 

A la fin de l’émission, Guy Miclon et son épouse voient Jean-Luc Delarue débarquer affolé : « Il y avait des casseurs sur les Champs. Tout était bouclé. Pas moyen de s’en aller. » Guy Miclon rassure Michel Drucker: « T’en fais pas, si on peut rester là le temps que ça se calme… Et puis on prendra le premier métro pour rentrer à notre hôtel. »

L’ami Drucker s’esquive… Surprise, une demi-heure plus tard: « Il avait envoyé des motards nous chercher. On est sortis de l’immeuble encadrés par une haie de policiers et on est parti, casque sur la tête, direction Montparnasse. »

Depuis plus de 30 ans, Guy Miclon a régulièrement une idée pour faire revenir Michel Drucker au pays. « Et il dit toujours oui ! »

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