« Travailler avec Michel, je ne suis pas le premier à le dire – et certainement pas le dernier – est un vrai bonheur. Pour peu bien sûr qu’on soit à la hauteur de ce qu’il attend, qu’on ne le déçoive pas.
Mais quand on travaille pour lui, avec lui, on a forcément envie de donner le meilleur, de se surpasser !
Bien avant que nous nous lancions dans l’aventure du livre insensé que nous publierons en octobre prochain (plus de détails ci-dessous), j’en avais déjà fait l’expérience à plusieurs reprises. Jeune journaliste de pas 30 ans, il m’avait reçu, dans les années 1980, pour me parler de Gainsbourg (dont je suis le biographe). Il avait eu la gentillesse, ensuite, de me faire savoir qu’il tenait mon livre sur Serge en haute estime. Nous nous étions revus au gré d’une émission, d’un article, d’un autre de mes livres. En octobre 2004, enfin, nous travaillons ensemble sur un gros projet, que dis-je, une usine à gaz : un prime- time pour célébrer les 40 ans de la 2ème chaîne couleur, alias Antenne2, alias France2, qu’il présente avec Jean-Luc Delarue. Je m’occupe des magnétos (75 minutes au total). Sur le plateau, les moments de sourire et d’émotion sont nombreux, d’autant que plusieurs générations d’hommes et de femmes de télévision sont de la fête – mais comment deviner qu’il s’agit, ce soir-là, de la dernière apparition à l’écran de la maman d’Antoine de Caunes, Jacqueline Joubert, qui va disparaître deux mois et demi plus tard ?
Au printemps 2005, nous travaillons à nouveau, avec Thierry Ardisson cette fois, sur une autre grosse machine : « Les 100 Plus Grands Français ». Deux émissions en direct du Sénat. Puis il y aura en 2008 un « Tenue de soirée » à Bruxelles : Michel me confie l’écriture des magnétos, en tant que Belge ; et enfin une spéciale Gainsbourg, pour les 20 ans de sa mort, en 2011.
Chaque fois, je le répète : du bonheur, du respect, de la complicité, une façon de travailler à la fois exigeante et cool (alors que règnent, dans le monde de la télé, tant de spécialistes du psychodrame, sans parler des prétentieux et des incultes). Mais rien de comparable au projet dans lequel j’ai embarqué Michel en 2010, à la demande des éditions Flammarion. Un livre racontant l’histoire de la télévision, à travers ses émissions les plus emblématiques. À l’heure où je vous parle, nous en sommes aux ultimes corrections sur épreuves.
L’album – illustré, 520 pages – paraîtra le 3 octobre 2012. Son titre : « Les 500 émissions mythiques de la télévision française ». De 1950 à nos jours. Un travail colossal. Du jamais vu ! Une véritable bible (n’ayons pas peur des mots !) pour tous les amoureux de la télé.
Pour sa disponibilité, son enthousiasme, ses craintes, ses pudeurs (eh oui : Drucker non plus ne veut pas décevoir, il veut être à la hauteur : toujours ce traumatisme vécu à l’école et en famille, si bien raconté dans « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? »), son auto- dérision et son sens de l’humour, aussi élégant qu’aiguisé, je ne peux que le dire et le redire : Michel, c’est un bonheur de travailler avec toi. Si tu me le demandes, je me lance dès demain avec toi dans une autre aventure ! »
GILLES VERLANT, 18 juin 2012
